
Voyager dans le Tamil Nadu c’est partir à la découverte d’une immense richesse culturelle, d’une architecture religieuse d’exception, au coeur d’une société dans laquelle, riches et pauvres, jeunes comme vieux sont dévoués à leur culte hindouiste. Les croyances sont bien ancrées et leur pratique rythme le quotidien et ritualise tous les évènements de la vie.
Nous avons visité des temples dédiés à Shiva, à Vishnou et à Ganesh. Je ne prétendrai pas au travers de cet article retranscrire une compréhension très éclairée des pratiques religieuses qui les entourent. Les rituels sont complexes et très codifiés et différent selon le dieu vénéré. Devant un temple dédié à Shiva par exemple on trouvera une sculpture de Nandi, sorte de taureau, gardien de la porte de Shiva et sa monture, dans la mythologie hindoue.

Le symbole de Shiva est représenté par trois traits blancs horizontaux ornés d’un point rouge. Ce symbole, présent dans les temples l’est également sur le front des croyants. Alors que le culte de Vishnou est symbolisé par une sorte de calice blanc avec une goutte rouge à l’intérieur. La monture de Vishnou est appelé Garouda, sorte d’oiseau céleste dans la mythologie hindouiste.
Dans l’enceinte de certains temples, on peut voir des bracelets, des cadenas ou des morceaux de tissus accrochés à un arbre. Ils symbolisent les voeux de futurs mariés ou futurs parents et sont liés à un culte animiste tel qu’il se pratique en Inde.
Un des éléments commun aux temples de la dynastie des Cholas ou des Pandya, que nous avons visité est la présence d’un ou plusieurs Gopurams qui sont des constructions, des portes par lesquelles on entre dans l’enceinte ou les enceintes du temple.

Dans les temples on trouve une salle appelée en Inde du sud le Mandapam avec de multiples colonnes, elle sert de lieu de repos, de méditation pour les fidèles et pèlerins de passage, c’est dans cette salle que se pratique la Puja (rituels journaliers à des heures précises).
Nous avons pu assister à plusieurs reprises à ces rituels toujours très complexes fait de rites d’offrandes et d’adoration et qui donnent lieu à des gestes qui pour des personnes non initiées comme nous peuvent paraître étranges. Les offrandes dans les temples sont assez diverses allant de la simple noix de coco, à la fleur de lotus en passant par la guirlande de boutons de jasmin, de roses et autres fleurs; ce qui confère au lieu un parfum fleuri mêlé à l’encens.

Ce qui est également commun dans un temple c’est l’obligation de retirer ses chaussures avant d’y pénétrer.
L’enceinte d’un temple est un lieu de vie, assis au sol certains mangent, discutent d’autres dorment, on peut y trouver des commerces. Il est surprenant dans certaines enceintes de franchir plusieurs Gopurams dans lesquels les tuktuks circulent, les commerçants ambulants proposent des fruits, des légumes, des saris ( ex: dans le temple Rock Fort et Sri Ranganathaswamy tous deux à Tiruchirapalli).

Même si le culte hindouiste semble complexe et codifié, Usha notre hôte de la guesthouse de Tiruchirapalli, nous a expliqué la grande liberté liée à cette religion peu restrictive.
Après les temples de l’époque des Pallavas visités à Mahabalipuram (voir article dédié) et celui dédié à Ganesh à Pondichery (Arulmigu Manakula Vinayagar), nous avons choisi de nous rendre au temple de Chidambaram, de Gangaikondacholapuram ( non non, je ne me suis pas endormie la tête appuyée sur le clavier de l’ordinateur, c’est bien le nom du village qui abrite ce temple…) et de Darasuram (inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco) avec l’aide d’un chauffeur car ces sites sont difficilement accessibles en bus à moins d’y consacrer plusieurs jours, ils sont éloignés les uns des autres et les bus peu pratiques. C’est le frêre de Mujib, de la guesthouse Swades à Pondichery, qui nous a accompagnés (coût de ce service prenant une journée complète, il nous a également déposé à notre hébergement à Kumbakonan: 3500 Roupies soit environ 42€)
La ville de Kumbakonan est riche en petits temples de quartier mais ne présente pas selon moi une étape indispensable.
Nous avons ensuite découverts le temple de Brihadishvara à Thanjavur, puis c’est à Tiruchirapalli que nous avons séjourné pour découvrir le magnifique temple dédié à Vishnou (Sri Ranganathaswamy) au coeur de l’île de Srirangam. Nous sommes arrivés au bon moment puisqu’un grand festival dans ce temple, démarrait dès le lendemain. Nous avons pu mesurer la ferveur, la dévotion incroyable omniprésente durant notre séjour, beaucoup de pèlerins venus d’autres provinces sont présents et beaucoup d’animation dans les rues.

Sur cette île il y a un autre très beau grand temple dédié celui-ci à Shiva (Jambueswarar Temple).
Dans la ville de Tiruchirapalli appelée aussi Trichy, se trouve le Rock Fort temple, majestueux, imposant il a été construit à flanc de colline, il se mérite puisqu’il faut grimper 427 marches pour atteindre son sommet.

Après Trichy, nous avons poursuivi notre route vers Tiruvannamalai. Nous avons relié ces villes en bus local. Tiruvannamalai est une ville sainte, siège du shivaïsme en Inde. Elle abrite l’ immense temple le Arunachaleswarar. Cette ville et sa montagne sacrée attirent de nombreux pèlerins du monde entier. En effet, elle a été rendue célèbre notamment grâce à l’histoire de Ramana Maharshi, sage hindou qui, à l’âge de 16 ans (en 1895), fut attiré par cette montagne sacrée au point d’y consacrer sa vie, il créa l’ashram au pied de la montagne, y vécu, il devint un guide spirituel et ne s’éloigna jamais de plus de 17 kilomètres de la montagne sacrée jusqu’à sa mort en 1950. Sa descendance continua a faire fonctionner l’ashram qui se développa jusqu’à nos jours. Il est considéré par beaucoup comme un saint et son portrait est présent dans de nombreux foyers, dans des restaurants….
Nos deux semaines dans le Tamil Nadu nous auront permis d’approcher cette culture de plus prés, culture tamoule présente également chez nous à la Réunion.
