Notre séjour en pays Toraja :

A L’aéroport de Kuala Lumpur nous retrouvons notre fille ainée et son fiancé. C’est ensemble que nous partons découvrir l’île indonésienne de Sulawesi et quel bonheur de se retrouver en famille ! Nous embarquons tous les quatre, direction Makassar avec un vol Air Asia.

Arrivés à l’aéroport de Makassar, nous rencontrons Oscar, il travaille à l’aéroport et renseigne les touristes. Il nous guide vers un taxi qui nous amène jusqu’à la gare routière de Daya où nous prenons nos tickets pour un bus de nuit (18€ par personne) jusqu’à la petite ville montagneuse de Rantepao, l’aventure en Sulawesi commence ici. Le bus est plutôt confortable ( pour peu qu’on soit habitués au standard de confort en Asie…). Nul besoin de réserver à l’avance son bus, plusieurs compagnies assurent ce trajet de 10h.

C’est au petit matin que nous débarquons à l’arrêt le plus proche de notre homestay chez Mama Tia (12€ la chambre double) Nous demandons notre chemin, ici tout le monde connait Jacob et sa famille, il est guide dans la région. L’accueil est agréable et le petit déjeuner offert, bien appréciable. Sans perdre de temps nous décidons de louer des scooters (6€ par jour par scooter). Comme un peu partout en Asie on trouve des stands qui vendent des bouteilles d’essence sur le bord des routes.

Et c’est parti pour un périple dans les villages environnants à la découverte des magnifiques maisons appelées tongkonan. Il s’agit de constructions en bois sur pilotis d’une quinzaine de mètres de hauteur à la toiture bien particulière, certains disent que cette forme rappelle la ligne incurvée des cornes de buffle, animal sacré en pays Toraja, d’autres évoquent la forme d’un bateau pour célébrer les ancêtres venus par les océans. Les façades des tongkonan sont minutieusement sculptées et ornées de têtes de buffles, de cornes, de coqs.

Nous partons aussi à la découverte de certains sites funéraires parce qu’ici en pays Toraja, les coutumes ancestrales du culte des morts se mêlent aux croyances chrétiennes.

Nous commençons par le village de Londa où se trouvent des grottes (2€ l’accès au site), sur les falaises des cercueils sont entreposés dans des cavités ou suspendus sur des traverses de bois, des statues représentant des morts sont dressées. A l’intérieur  de la grotte, on peut voir des ossements, des crânes posés ça et là.

Puis nous poursuivons notre route vers Lemo autre site qui honore les défunts avec ses tombeaux accrochés à la roche (1,20€ l’entrée). Nous traversons plusieurs villages dont celui de Tilanga.

Nous découvrons des paysages magnifiques, des rizières verdoyantes, des villages de maisons traditionnelles devant lesquelles se trouvent de plus petites constructions, faites sur le même modèle et servent de grenier à riz notamment.

Le scooter est le moyen de transport idéal pour découvrir les magnifiques paysages et villages de cette région.

Au retour, nous nous arrêtons au Aras Café pour manger des plats traditionnels.

Le lendemain nous décidons de découvrir le grand marché de Rantepao, une partie est consacrée à la vente de buffles ( pour les sacrifices lors des cérémonies mortuaires), il ne fait pas bon naître buffle dans ce pays…. les bestiaux sont attachés par une corde accrochée à un anneau de métal fixé aux naseaux. Nous passons rapidement, c’est éprouvant…. les coqs sont vendus pour les combats, on zappe le quartier des cochons, pas plus reluisant que celui des buffles. Par contre on apprécie de déambuler dans le marché aux fruits et légumes et dans les quelques stands qui proposent de l’artisanat local.

Puis, c’est toujours en scooter que nous partons découvrir la région nord de Rantepao et ses paysages grandioses, ses montagnes et ses rizières. Les routes sont parfois défoncées, le scooter est mis à rude épreuve.

Au retour nous mangeons chez Rimiko à Rantepao des plats locaux, c’est très bon.

Le lendemain est consacré à une journée de cérémonie funéraire. Nous partons avec Yansen, le fils de Jacob et un chauffeur. En chemin, nous nous arrêtons dans une propriété où se trouve des baby graves (tombes de bébés). Dans la culture traditionnelle animiste, le bébé mort était placé au creux d’un tronc, pour continuer à vivre à travers lui, nourrit de la sève de l’arbre qui devenait sa mère, sa nouvelle demeure. L’arbre devait être situé à l’opposé de la maison familiale et la mère ne devait plus s’y recueillir afin que l’âme du bébé ne revienne pas à la maison. Cette tradition n’est plus pratiquée de nos jours semble-t-il.

Nous nous rendons ensuite à une grande cérémonie funéraire, il y a beaucoup de monde, on aperçoit un buffle déjà sacrifié et comprenons qu’il ne sera pas le seul mais surtout nous découvrons une ambiance très festive des hommes dansent formant une ronde, des femmes frappent des bambous sur du bois, en rythme, c’est très beau. Tout le monde a revêtu des habits traditionnels, des constructions en bois accueillent les amis , familles et visiteurs autour d’un thé ou d’un café accompagnés de quelques sucreries. On apprend qu’on fête la mise en caveau d’une vieille dame.

Il faut savoir que dans la tradition Toraja, il se passe plusieurs années avant que le défunt soit célébré et mis en caveau, le temps nécessaire pour réunir les fonds, acheter les buffles et cochons qui seront sacrifiés ( puis partagés et mangés). Ces animaux accompagnent le défunt dans l’au delà. En attendant la cérémonie, le mort est considéré comme malade, il est « formolé » pour être conservé, il reste dans la maison familiale, on dort avec lui, on lui parle.

Il est important de comprendre que dans la tradition Toraja, les vivants honorent les morts et oeuvrent toute leur vie à préparer financièrement leurs funérailles. Pour avoir échangé de cela avec Yansen qui doit avoir 25 ans rien n’est plus important que cela dans la vie.

Cette journée si particulière restera gravée dans ma mémoire.

Sur le chemin du retour nous nous arrêtons voir des tombes de la famille royale puis nous allons au marché acheter un poulet, des légumes, des condiments et de la citronnelle pour préparer le papi’on un plat traditionnel cuit dans un bambou posé sur la braise. On a bien mangé ce soir là chez Jacob !

Pour notre dernière journée en pays Toraja, nous avons encore chevauché nos scooters et continué à parcourir cette région belle et fascinante.

Le pays Toraja, ces habitants, la gentillesse de Jacob et sa famille resteront un moment fort de notre voyage…

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