Bilan de notre séjour sur l’île des Célèbes.

L’île des Célèbes est plus connue sous son nom indonésien de Sulawesi.

Après avoir parcouru cette grande île durant 25 jours, il est temps de partager notre itinéraire, nos belles découvertes, quelques conseils et faire un petit point sur les dépenses.

Cette île est notre dernière étape asiatique de ce voyage autour du monde, elle est encore peu touristique. Cette destination a été un véritable coup de coeur pour nous tant au niveau de sa richesse culturelle, de la beauté de ses paysages, de ses fonds marins exceptionnels mais aussi de la gentillesse de ses habitants. 

Nous sommes arrivés par voie aérienne depuis Kuala Lumpur en Malaisie, ville où nous avons retrouvés notre fille ainée et son compagnon.

Notre première étape sur l’île est la découverte de la région de Rantepao, de la culture Toraja,  ses maisons tongkonan et ses rites funéraires si particuliers. Pour plus d’informations il faut se référer à l’article consacré à ce séjour.

Après nos 4 jours passés autour de Rantepao, nous avons choisi de poursuivre notre route avec un chauffeur et ce, pour plusieurs raisons: tout d’abord notre fille et son compagnon avaient seulement 15 jours de vacances, à 4 la différence de prix ne valait pas la peine de perdre du temps en transport en commun d’autant plus qu’en Sulawesi les routes sont abîmées, les trajets sont très longs et éprouvants. 

Donc, nous voilà partis de très bonne heure pour une grande journée de voiture avec notre chauffeur Rio ( WhatsApp : +62 821 8967 6502) jusqu’à Tentena que nous atteignons en fin d’après midi. Nous posons nos sacs à l’Hotel Victory ( 25€ la chambre familiale pour nous 4), c’est simple, tranquille et Noni prend même la peine de nous préparer un petit déjeuner à emporter car c’est à 3h du matin que nous démarrons le lendemain, l’objectif étant d’arriver au port d’Ampana avant 9h et de prendre un speed boat pour l’île de Malenge ( environ 8€ le trajet avec une escale à Wakaï). La traversée dévoile des paysages magnifiques, on est déjà sous le charme. 

Nous arrivons en début d’après midi sur cette petite île de l’archipel des Togians et là Wouah!!!

C’est au Sera Beach que nous avons choisi de passer une semaine coupés de l’extérieur, sans connexion internet, dans un environnement exceptionnel ! Un grand merci au youtubeur voyage Alex Vizeo d’avoir publié une vidéo sur ce joli coin de paradis et de nous avoir ainsi permis de le découvrir à notre tour. Au Sera Beach on est en pension complète ( 16€ par jour et par personne, hébergement et 3 repas compris), les bungalows sont simples mais vraiment agréables, une chambre, une petite salle de bain ( pas d’eau chaude bien sûr) et une petite terrasse avec hamacs…. 

Un conseil pour ceux qui voudraient un jour réserver: ne pas hésiter à confirmer plusieurs fois son arrivée et bien donner un prénom et un nom avec le nombre de personnes. Oui je sais ça a l’air évident mais en fait pas forcément ici car il faut le dire c’est un peu le bazar. A notre arrivée, certaines personnes sur le bateau n’avaient pas de bungalow… bon, comme il n’y avait pas d’internet, le gérant passe par un intermédiaire, bref méfiance….

Notre séjour sur cette île rime avec calme, détente, profiter d’être en famille, se baigner, faire du snorkeling et discuter. 

Au Sera beach il y a douzaine de bungalow et l’ambiance est un peu celle d’une colonie de vacances, chacun vaque à ses occupations mais on se retrouve pour les temps de repas et le soir jouer aux cartes ou autres jeux de société. Un après midi, avec ma fille, on  prépare même des crêpes pour tout le monde.

On échange aussi avec Nouir, le gérant et surtout Adi qui apprécie de parler de sa culture et reste curieux de la notre.

La petite plage du Sera Beach forme une petite baie tranquille, l’eau est turquoise et la faune est riche, selon la marée à différents moments de la journée on peut y voir de magnifiques coraux, des poissons multicolores, des raies pastenagues, des bénitiers, poulpes et de petits requins de récif. 

On a fait plusieurs sorties en bateau:

  • le jelly fish lake : un lac salé entouré de rochers où évoluent des milliers de méduses énormes ! Et là vous vous dites «  non pas les méduses ça pique ! » oui mais non pas celles là, elles sont totalement inoffensives. Il faut respecter quelques règles comme ne pas les attraper sinon elles paniquent et partent en vrille ( ceci n’est pas une métaphore !) et ne pas faire pipi dans l’eau.
  • Le reef 1 : une zone corallienne exceptionnelle, on se croirait dans un aquarium géant, et que dire des coraux, on en voit de toutes les couleurs. On en prend pleins les yeux !
  • Le reef 5 : encore une fois, on est saisis par tant de beauté, la faune et la flore sous marine sont incroyables. Comparé au reef 1, ici les poissons sont plus gros.
  • Le village Bajo : ces gitans de la mer vivent regroupés en villages dans des maisons sur pilotis, ils vivent de la pêche. On a pu leur acheter des homards et du poulpe que la cuisinière du Sera Beach a eu la gentillesse de nous préparer. Ce village est relié à l’île par un ponton et on a pu assister au retour d’école des enfants, dans leurs petits uniformes. On a fait du snorkeling sous le ponton et encore une fois c’était très beau, bon bien sûr comme toujours très riche en poissons mais aussi en coraux, des gorgones oranges ou blanches énormes, des bénitiers, porcelaines… 

On mesure la chance qu’on a de découvrir ces sites encore préservés du tourisme avec des fonds aussi intacts.

Après cette parenthèse enchantée et cette déconnexion bénéfique, il faut quitter la petite île de Malenge et tous nos amis voyageurs, Marion et Nicolas, Cécile et Thomas, Célia et Aurélien, Sylvie…

Nous avons décidé de retourner tous les 4  à Ampana. Initialement nous voulions poursuivre vers le nord du pays et donc prendre un ferry de nuit depuis Wakai jusqu’à Gorontalo mais le départ imminent de notre fille et son compagnon nous décide à rester au maximum ensemble. Nous faisons donc le trajet inverse et nous nous séparons à Ampana.

Nous passons une nuit au Marina Cottages ( 11,50€ le bungalow avec petit déjeuner), et le lendemain nous retrouvons Rio et redescendons sur Tentena.

Et comme nous n’avons pas pu visiter Tentena à l’aller, nous décidons d’y rester deux jours. Nous logeons en bord de lac dans une guesthouse tenue par une famille accueillante , le Tropicana Cottage. Nous décidons de louer un scooter (7€ par jour) pour découvrir le lac Poso et nous rendre à la jolie cascade Saluapo.

L’escale est agréable sans être non plus exceptionnelle, on commence à faire les difficiles non ?

Puis, « Oh my God ! » on a prit un bus local pour rejoindre Makassar la capitale, que nous atteignons après 21h de trajet ( au lieu de 18) en cause : une panne d’essence, une deuxième panne parce qu’on a roulé sur la réserve et que le moteur s’est encrassé et une fermeture de route pendant 45 mn pour travaux, on adooore !

Bon à Makassar on a décidé de s’octroyer une pause confort à l’ Hotel Ibis ( 24€ la chambre) pour deux nuits. Au programme, repos et repos …

Ensuite nous décidons d’aller dans le sud du pays à Bira, en bord de mer. Nous prenons donc un bus ( 10€ ), le paysage est agréable, on traverse des villages, la culture de la pastèque est bien présente, plus au sud on traverse des salines, des algues sèchent sur les bords de routes.

On se pose au Scuba Republic beach bungalow. Bon clairement on n’a pas vraiment apprécié cette étape, je pense qu’on est encore nostalgique de notre séparation familiale, le temps est grisâtre, notre hébergement n’est pas très bien situé et du coup on se sent vite isolé. On est remontés plus tôt que prévu sur Makassar pour nos derniers jours en Sulawesi et sommes retournés à l’Ibis. A Makassar, nous avons seulement visité le Fort de Rotterdam, vestige de la colonisation hollandaise et son petit musée (0,70€ l’entrée). Nous y avons rencontré un prof d’anglais et ses élèves avec qui nous avons échangé sur notre voyage, notre culture en répondant à leurs questions.

Nous nous sommes baladés sur le front de mer animé particulièrement au coucher du soleil et pu admirer au loin la mosquée sur l’eau du nom de Masjid Amirul Mukminin.

Nous avons profité de cette dernière étape pour préparer la suite de notre voyage, la Nouvelle Calédonie, pour monter une vidéo et écrire sur le blog.

Nous avons passé notre dernière nuit à l’Hotel Ibis Budget de l’aéroport de Makassar (28€) en raison d’un vol matinal….

Ce séjour en Sulawesi est notre septième et dernière destination en Asie, continent que nous aimons toujours autant et que nous quittons avec un brin de nostalgie. Nous reviendrons en Indonésie c’est sûr pour découvrir d’autres îles.

Quelques conseils:

En résumé je dirai que voyager en Sulawesi ça se mérite, il faut avoir du temps et de la patience, ne pas être sujet au mal de transport. C’est une très très belle destination, peut être un peu rude pour un premier voyage en Asie ( tout comme le Myanmar).

Pour se déplacer à Makassar et à Rantepao, le Grab ( Uber asiatique) est vraiment peu onéreux et pratique. 

Petit point sur les dépenses:

Nous avons dépensé 1320€ à deux en 25 jours soit une moyenne de 52,80€ par jour. On ne s’est pas privés et sommes un peu au dessus du budget prévisionnel proposé dans le blog tourdumondiste. 

Prochaine destination La Nouvelle Calédonie !

Je finis cet article par le récit d’une petite mésaventure qui, sur le coup ne nous a pas vraiment fait rire…

Le matin de notre départ du pays, au moment d’enregistrer nos bagages, nous avons découvert qu’il nous fallait un Visa de transit pour l’Australie ( nous y faisons une escale de 3h avant d’embarquer pour Nouméa). Nous avions lu qu’une escale de moins de 7h ne nécessitait pas de Visa mais c’était sans compter sur le fait que nous changions de compagnie aérienne et que nous étions donc obligés de récupérer nos bagages et donc…. de passer l’immigration.

Voilà voilà ! Je vous passe le détail des gens qui s’impatientent derrière nous, du gars de l’enregistrement qui n’arrive pas à nous expliquer le problème et de l’arrivée de la chef d’escale heureusement compétente qui nous dit: faut faire la demande tout de suite, vous avez encore un peu de temps. Bref, on se connecte sur le site, on remplit les formulaires et on attend…. au bout de 30mn on reçoit notre autorisation d’entrée sur le territoire australien…on a eu un coup de chaud ! Heureusement qu’on avait dormi dans un hotel près de l’aéroport.

Notre séjour en pays Toraja :

A L’aéroport de Kuala Lumpur nous retrouvons notre fille ainée et son fiancé. C’est ensemble que nous partons découvrir l’île indonésienne de Sulawesi et quel bonheur de se retrouver en famille ! Nous embarquons tous les quatre, direction Makassar avec un vol Air Asia.

Arrivés à l’aéroport de Makassar, nous rencontrons Oscar, il travaille à l’aéroport et renseigne les touristes. Il nous guide vers un taxi qui nous amène jusqu’à la gare routière de Daya où nous prenons nos tickets pour un bus de nuit (18€ par personne) jusqu’à la petite ville montagneuse de Rantepao, l’aventure en Sulawesi commence ici. Le bus est plutôt confortable ( pour peu qu’on soit habitués au standard de confort en Asie…). Nul besoin de réserver à l’avance son bus, plusieurs compagnies assurent ce trajet de 10h.

C’est au petit matin que nous débarquons à l’arrêt le plus proche de notre homestay chez Mama Tia (12€ la chambre double) Nous demandons notre chemin, ici tout le monde connait Jacob et sa famille, il est guide dans la région. L’accueil est agréable et le petit déjeuner offert, bien appréciable. Sans perdre de temps nous décidons de louer des scooters (6€ par jour par scooter). Comme un peu partout en Asie on trouve des stands qui vendent des bouteilles d’essence sur le bord des routes.

Et c’est parti pour un périple dans les villages environnants à la découverte des magnifiques maisons appelées tongkonan. Il s’agit de constructions en bois sur pilotis d’une quinzaine de mètres de hauteur à la toiture bien particulière, certains disent que cette forme rappelle la ligne incurvée des cornes de buffle, animal sacré en pays Toraja, d’autres évoquent la forme d’un bateau pour célébrer les ancêtres venus par les océans. Les façades des tongkonan sont minutieusement sculptées et ornées de têtes de buffles, de cornes, de coqs.

Nous partons aussi à la découverte de certains sites funéraires parce qu’ici en pays Toraja, les coutumes ancestrales du culte des morts se mêlent aux croyances chrétiennes.

Nous commençons par le village de Londa où se trouvent des grottes (2€ l’accès au site), sur les falaises des cercueils sont entreposés dans des cavités ou suspendus sur des traverses de bois, des statues représentant des morts sont dressées. A l’intérieur  de la grotte, on peut voir des ossements, des crânes posés ça et là.

Puis nous poursuivons notre route vers Lemo autre site qui honore les défunts avec ses tombeaux accrochés à la roche (1,20€ l’entrée). Nous traversons plusieurs villages dont celui de Tilanga.

Nous découvrons des paysages magnifiques, des rizières verdoyantes, des villages de maisons traditionnelles devant lesquelles se trouvent de plus petites constructions, faites sur le même modèle et servent de grenier à riz notamment.

Le scooter est le moyen de transport idéal pour découvrir les magnifiques paysages et villages de cette région.

Au retour, nous nous arrêtons au Aras Café pour manger des plats traditionnels.

Le lendemain nous décidons de découvrir le grand marché de Rantepao, une partie est consacrée à la vente de buffles ( pour les sacrifices lors des cérémonies mortuaires), il ne fait pas bon naître buffle dans ce pays…. les bestiaux sont attachés par une corde accrochée à un anneau de métal fixé aux naseaux. Nous passons rapidement, c’est éprouvant…. les coqs sont vendus pour les combats, on zappe le quartier des cochons, pas plus reluisant que celui des buffles. Par contre on apprécie de déambuler dans le marché aux fruits et légumes et dans les quelques stands qui proposent de l’artisanat local.

Puis, c’est toujours en scooter que nous partons découvrir la région nord de Rantepao et ses paysages grandioses, ses montagnes et ses rizières. Les routes sont parfois défoncées, le scooter est mis à rude épreuve.

Au retour nous mangeons chez Rimiko à Rantepao des plats locaux, c’est très bon.

Le lendemain est consacré à une journée de cérémonie funéraire. Nous partons avec Yansen, le fils de Jacob et un chauffeur. En chemin, nous nous arrêtons dans une propriété où se trouve des baby graves (tombes de bébés). Dans la culture traditionnelle animiste, le bébé mort était placé au creux d’un tronc, pour continuer à vivre à travers lui, nourrit de la sève de l’arbre qui devenait sa mère, sa nouvelle demeure. L’arbre devait être situé à l’opposé de la maison familiale et la mère ne devait plus s’y recueillir afin que l’âme du bébé ne revienne pas à la maison. Cette tradition n’est plus pratiquée de nos jours semble-t-il.

Nous nous rendons ensuite à une grande cérémonie funéraire, il y a beaucoup de monde, on aperçoit un buffle déjà sacrifié et comprenons qu’il ne sera pas le seul mais surtout nous découvrons une ambiance très festive des hommes dansent formant une ronde, des femmes frappent des bambous sur du bois, en rythme, c’est très beau. Tout le monde a revêtu des habits traditionnels, des constructions en bois accueillent les amis , familles et visiteurs autour d’un thé ou d’un café accompagnés de quelques sucreries. On apprend qu’on fête la mise en caveau d’une vieille dame.

Il faut savoir que dans la tradition Toraja, il se passe plusieurs années avant que le défunt soit célébré et mis en caveau, le temps nécessaire pour réunir les fonds, acheter les buffles et cochons qui seront sacrifiés ( puis partagés et mangés). Ces animaux accompagnent le défunt dans l’au delà. En attendant la cérémonie, le mort est considéré comme malade, il est « formolé » pour être conservé, il reste dans la maison familiale, on dort avec lui, on lui parle.

Il est important de comprendre que dans la tradition Toraja, les vivants honorent les morts et oeuvrent toute leur vie à préparer financièrement leurs funérailles. Pour avoir échangé de cela avec Yansen qui doit avoir 25 ans rien n’est plus important que cela dans la vie.

Cette journée si particulière restera gravée dans ma mémoire.

Sur le chemin du retour nous nous arrêtons voir des tombes de la famille royale puis nous allons au marché acheter un poulet, des légumes, des condiments et de la citronnelle pour préparer le papi’on un plat traditionnel cuit dans un bambou posé sur la braise. On a bien mangé ce soir là chez Jacob !

Pour notre dernière journée en pays Toraja, nous avons encore chevauché nos scooters et continué à parcourir cette région belle et fascinante.

Le pays Toraja, ces habitants, la gentillesse de Jacob et sa famille resteront un moment fort de notre voyage…

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